« Toute la matérialité étant conquise, l’expansion de l’humanité ne pourra se poursuivre que dans l’invention de nouveaux territoires immatériels, où les patrimoines ne seront pas affaire d’argent, mais d’intelligence, de talent, de compétences. La connaissance est le cœur de l’humanité de demain».
(Marc Halévy, polytechnicien et prospectiviste, mène des recherches sur toutes les facettes socio-économiques du passage de l'économie industrielle à l'économie de l'immatériel)
Comment comprendre le monde actuel sans plonger un instant dans le passé et en identifier les mutations industrielles et technologiques?
Selon Jérémy Rifkin, les grands bouleversements industriels de notre monde sont issus d’une double matrice dénommée « matrice Energie/communication ». La révolution proto-industrielle apparaît dès le moyen-âge de l’association d’une double source d’énergie, en l’occurrence l’hydrolienne et l’éolienne (l’essor des moulins à eau et à vent) et d’une source de communication sans précédent, l’invention de l’imprimerie par Gutemberg en 1436.
La première révolution industrielle, sur le même principe de matrice réunit, à la fin du XVIIème siècle, d’une part l’invention de la machine à vapeur (locomotive pour le transport et la presse pour l’industrie) et d’autre part une source d’énergie nouvelle, le charbon. De cette union se développeront les pays d’Europe et les Etats-Unis, donnant naissance à l’économie de marché, supplantant ainsi l’économie de subsistance.
La seconde révolution industrielle met en scène à la fin du XIXème siècle la fée électricité utilisée au départ pour communiquer (télégraphe, téléphone) et le raffinement du pétrole qui donneront naissance au capitalisme tel que nous le connaissons aujourd’hui. C’est durant cette période qui court jusqu’au milieu du XXème siècle que naîtront les grands groupes industriels que nous connaissons, et surtout la rationalisation de l’outil industriel par Taylor.
La troisième révolution industrielle, plus proche de nous, est la fusion réussie entre l’énergie nucléaire et l’électronique. Elle prend place dans la seconde moitié du XXème siècle et c’est à elle que l’on doit la naissance d’internet et de l’automatisation.
La troisième révolution industrielle, plus proche de nous, est la fusion réussie entre l’énergie nucléaire et l’électronique. Elle prend place dans la seconde moitié du XXème siècle et c’est à elle que l’on doit la naissance d’internet et de l’automatisation.
La 4ème révolution industrielle, celle qui nous concerne directement, marque une rupture franche avec les précédentes, en ce sens qu’elle se caractérise par une totale fusion des technologies connues actuelles. Elle nous promet des bouleversements encore plus profonds. Elle est issue de l’alliance des énergies renouvelables (solaire, éolienne, hydrolienne, biomasse, géothermique) et de l’internet des objets (IoT) qui permet de connecter entre elles l’ensemble des machines, des entreprises, des habitations et bâtiments tertiaires, des véhicules, des humains, via un réseau de communication intelligent omniscient.
En 2025, 75 millions d’emplois auront disparu
dans le monde au profit des robots, notamment dans les transports, le BTP, le juridique, la finance. En contrepartie 58 millions d’emplois issus de nouveaux métiers devraient voir le jour, liés à l’intelligence artificielle, la data scientist.
Ces nouveaux métiers nécessiteront des formations adaptées.
(Selon une étude McKinsey 2018)
l’IoT désigne tout autant des objets physiques capables d’émettre de la donnée grâce à des capteurs, le réseau par lequel ces données transitent et les plateformes capables de les recueillir et de les analyser. En 2025 le monde comptera 75 milliards d’objets connectés pour un chiffre d’affaires de 1100 milliards de dollars (Statista 2018). Beaucoup d’objets ont déjà intégré notre quotidien, comme la montre, la télévision, le casque, les enceintes vocales…
C’est le marché de la maison qui prend la tête du classement avec 57% des ventes en 2018. La domotique notamment avec les caméras, les thermostats, les volets et les ampoules. Ensuite on trouve l’électroménager avec les robots aspirateur en première ligne. En 2017 en France le marché des objets connectés a progressé de 33% pour un chiffre d’affaires dépassant le milliard d’euros.
Les conséquences de cette révolution technologique. La puissance phénoménale du numérique et son développement exponentiel se ressentent très clairement dans les transports, la distribution, la finance, les services aux entreprises, la presse, l’éducation ou encore la santé. En 1990 à peine quelques millions d’individus sur la planète avaient accès à internet. Nous sommes aujourd’hui 3,2 milliards de connectés dans le monde et plus de 5 milliards en 2020. La quasi-totalité du monde sera connectable à un réseau d’ici 2025. 4 milliards de recherches Google ont été réalisées en 2017.
Et les acteurs majeurs de cette nouvelle économie sont les maîtres des clés. Les GAFA et maintenant les BATX. Qui sont-ils? Les GAFA (Google, Apple, face Book et Amazon) représentent à eux quatre une valorisation totale en 2018 de plus de 3000 milliards de dollars. Leurs cousins asiatiques, plus récents mais encore plus prolifiques, les BATX (Baidu, Alibaba, Tecent, Xiaomi) cumulent pour leur part 1140 milliards de dollars. 8 entreprises qui n’existaient pas pour la plupart il y a 20 ans valent aujourd’hui plus de 4000 milliards de dollars, l’équivalent d’un PIB qui se situerait à mi-chemin entre celui de l’Allemagne et du Japon.
Vous voulez en savoir plus sur la digitalisation du monde et les nouveaux comportements de la société de consommation ? Il suffit de demander.
>>> Lire le white paper sur les mutations de la société et son impact sur les entreprises et leur communication
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