L‘impact de la transition digitale : l’entreprise doit repenser d’urgence son modèle d’organisation
Pas si simple de prendre la fusée en vol quand on a raté son décollage… Alors que le monde vit une extraordinaire révolution. Alors que de nouvelles entreprises partout sur la planète créent tous les jours des produits et des services qui n’existaient pas hier. Alors que de nouveaux empires se forment sur le terreau du capitalisme et dévorent sans complexe l’industrie classique.
Alors enfin que certains grands groupes industriels en grande partie bien avisés repensent leurs propres fondements et revoient leurs business modèles pour ne pas être à la traine demain, il existe une particularité française (comme souvent) inquiétante dans le monde des PME, moyennes ou grandes entreprises.
Bien qu’ils soient conscients que la transformation numérique de l’organisation de leur entreprise soit incontournable, les patrons de PME sont (selon le sondage labpifrance 2017) 87% à ne pas afficher la transformation numérique comme une priorité stratégique, 47% estiment même que l’impact de la révolution digitale ne sera pas majeur sur leur activité dans les 5 années à venir. Et 20% estiment que le temps de la transformation digitale n’est pas venu pour eux. Ils l’expliquent principalement par un frein lié à la complexité, plus qu’à une problématique financière.
Des enjeux bénéfiques bien réels. Pourtant, ceux qui doutent de l’impact bénéfique de la transition digitale sur leurs parts de marché peuvent être rassurés : à l’horizon 2020, le développement des nouveaux usages du numérique ajoutera 1,36 trillion de dollars au PIB des dix principales économies du monde, soit 2,3% supérieurs aux prévisions initiales (selon une étude d’Accenture du 10 mars 2018 réalisée avec Oxford Economics.). La France devrait être à la 7ème place du top 10 des pays à profiter de l’embellie technologique, avec 57 milliards de dollars (53,8 milliards d’euros) de gains, ex-aequo avec le Royaume-Uni (très loin derrière la Chine et les Etats-Unis).
« La seule façon de comprendre une nouvelle culture et de nouveaux comportements est de devenir « natif ». Devenir natif est un processus d’observation, d’apprentissage et d’approfondissement, pratiqué tel un anthropologiste, impliqué directement sur le terrain en participant étroitement avec ses hôtes à leurs cultures. » Brian Soulis, Digital analyste
25% des entreprises qui ont investi dans une technologie digitale ont accompagné cet investissement d'une réorganisation en interne : (recrutement de nouvelles compétences pour soutenir la diffusion de l'innovation, mise en place de nouveaux process). C'est une condition nécessaire au succès d'un projet de transformation digitale, selon les auteurs de l'étude. Aujourd’hui de nombreuses solutions existent pour faciliter le quotidien du chef d’entreprise. Tous les jours une nouvelle offre apparaît, après le raz-de marée du BtoC
qui a déjà profondément changé les comportements des consommateurs, c’est au tour
des entreprises de bénéficier des services numériques qui ont pour but de faciliter la vie, être plus performant, encourager le développement de leur organisation.
Grâce à plus d’externalisation, des plateformes collaboratives de travail, des applications mobiles, un management centré sur l’animation de communautés de professionnels sur l’animation de communautés internes.
La France est paradoxalement championne de l’économie collaborative pour le BtoC
(étude Maif 2017) 36% des français utilisent les plateformes (20% en Allemagne / 19% en Espagne/ 8% au Royaume-Unis). Ce sont aujourd’hui plus de 200 services de consommation collaborative qui boostent la France ! Traitant de la vie quotidienne, de l’éducation collaborative, de l’écologie, de la sociabilisation, du couchsurfing, tourisme, guide de voyage participatif, échange de devises entre particuliers, services généralistes, biens matériels, alimentation, grands projets…
Et l’offre de plateforme numérique envahit le secteur BtoB qui ne cesse de se développer. C’est une révolution silencieuse mais réelle. « Leur avantage est imbattable en terme de prix. Ces plateformes sont loin d'être des gadgets numériques pour le chef d'entreprise. Elles s'améliorent en terme d'ergonomie et d'offres » juge Henri Isaac, maître de conférence à l'Université Paris-Dauphine et président de Renaissance Numérique.
L’influence mondiale de la digitalisation sur l’évolution des salariés Dans un autre domaine profondément lié à l’entreprise, les progrès technologiques et les changements culturels ont toujours influencé l’évolution des salariés dans le monde, mais désormais une transformation encore plus rapide est en cours.
L’adoption des solutions de haute technologie apportant de nouvelles idées en association avec une concurrence mondiale accrue, une communication en temps réel et un vivier de talents très mobiles entraînent dans le monde entier d’importants changements dans le mode de vie et les méthodes de travail.
Le centre de recherches ADP Research Institute [étudie depuis 2015 l’évolution détaillée de la population salariée dans le monde. L’étude inaugurale Evolution of Work (L’évolution du travail 2016) examine ces dynamiques.
Elle révèle entre autres que les cinq besoins primordiaux qui se rapportent aux individus dans le monde, indépendamment de leur pays d’origine sont
la liberté, la connaissance, l’autogestion, la stabilité, leur quête de sens.
Et aussi ce que ces besoins signifient pour les employeurs : le profond désir des collaborateurs de se sentir liés à un travail significatif, avec une vraie influence.
« Chez Facebook nous essayons d’être une organisation basée sur les forces de chacun, ce qui veut dire que nous essayons de créer des emplois autour des personnes plus que de rendre des personnes compatibles avec des postes. » Sheryl Sandberg Facebook Chief Operating Officer
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